Entre 2017 et 2024, la préoccupation des Français relatives à l’offre des commerces de proximité n’a quasiment pas bougé et demeure une des attentes principales des français. Certains s’en inquiètent pourtant davantage que d’autres, selon leur âge et la commune où ils résident. Décrypter les résultats du dernier sondage de l’Ifop permet au (futur) maire d’adapter ses actions et son programme pour répondre aux besoins des citoyens.

Des commerces de proximité inégalement répartis selon les communes
Pour 41% des Français, l’offre de commerces de proximité est une priorité. Pourtant, des disparités sont nettement visibles entre les territoires. En effet, la vacance commerciale et la difficulté d’accès aux commerces touche essentiellement les villes de taille intermédiaire et périphériques. La moitié des sondés des communes de 20.000 à 50.000 habitants, ainsi que 54% des citoyens résidant en banlieue populaire attendent une action du maire dans ce secteur. Ce sont donc les Français habitants dans des villes éloignées des centres qui sont le plus concernés par le manque de commerces de proximité.
Il est frappant de constater que l’offre de commerces de proximité est seulement la quatrième priorité dans les communes rurales. Et ce, devant la gestion financière et l’emploi. Tandis qu’elle ne fait même pas partie des 10 premières préoccupations dans les villes de plus de 100.000 habitants. Il y a donc une réelle inégalité d’accès aux commerces selon les territoires et les populations.
En outre, les familles expriment un net besoin en matière d’action économique. Près de la moitié des parents ayant un enfant scolarisé en primaire estiment prioritaire cette question. Dans la même idée, 43% des plus de 35 ans partagent cet avis, contre seulement 31% des jeunes. Pour attirer spécialement les ménages dans sa commune et gagner leurs voix, le maire peut donc développer l’offre commerciale. Enfin, les catégories socio-professionnelles aisées (professions intermédiaires, chefs d’entreprise) sont les premières concernées par le sujet. Plus de la moitié d’entre elles expriment fortement la nécessité de l’intervention du maire.
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La répartition des compétences dans l’économie locale et les commerces de proximité
Depuis 2015, la loi NOTRe modifie la répartition des compétences entre les collectivités. C’est particulièrement le cas pour l’économie. La politique envers les commerçants est donc dirigée essentiellement par le conseil régional, qui définit les aides aux entreprises et organise l’économie du territoire. Les EPCI prennent ensuite le relais dans certains domaines. On pense par exemple à l’aide au maintien du dernier commerce et à l’immobilier d’entreprise.
En vertu de la clause générale de compétence, le maire garde la main sur un certain nombre de leviers qu’il peut activer pour faciliter l’installation et le maintien des commerces de proximité. Il fait notamment appliquer le PLU, dans lequel s’intègrent les locaux commerciaux. Il peut également exercer son droit de préemption de bail commercial pour céder ces locaux en priorité aux artisans et entreprises locales. L’allégement des taxes foncières grevant les entreprises est également une possibilité pour encourager leur installation. Toutes ces compétences prévues par la loi permettent au maire de développer l’offre de commerces dans sa commune, et ainsi de répondre à une des attentes essentielles des français. Si répondre aux attentes des français est l’une des missions du maire, alors celui-ci doit impérativement se saisir de la question des commerces de proximité.
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Au regard de ces chiffres, le maire ou le futur candidat peut répondre aux besoins quotidiens de ses administrés. Il peut d’abord s’appuyer sur les aides de l’État. Ce dernier propose des subventions par le biais de programmes, par exemple « Action cœur de ville ». Dans ce cadre, l’aide aux commerces est intégrée dans un dispositif plus large de revitalisation du centre-ville. Il peut dans ce cadre se saisir de secteurs incluant les mobilités, l’aménagement, le logement.
De plus, en tant que maire ou candidat, vous pouvez rencontrer personnellement les artisans et commerçants de votre commune. Cela vous permettra d’évoquer les possibilités d’exonération fiscale et de prendre en compte leurs besoins dans votre programme ou durant la fin de votre mandat. Ils développent l’emploi local et bénéficient d’une certaine notoriété. Ils sont donc des acteurs importants de la vie communale, et peuvent vous soutenir lors des prochaines élections.
Dans tous les cas, développer le commerce de votre centre-ville permet de valoriser votre commune et d’agir concrètement au service de vos concitoyens, en leur facilitant l’accès aux commerces de proximité indispensables.