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Les électeurs jugent l’évolution de leur commune

Subjectif par définition, le sentiment d’évolution positive, négative ou neutre de la commune reste un indicateur précieux pour les candidats. Le dernier sondage de l’IFOP révèle comment les électeurs perçoivent et jugent l’évolution de leur commune. Les catégories sociales et les générations ont une perception différente des changements dans leur commune: les candidats peuvent ainsi mieux cibler leurs actions pendant la campagne électorale

Les électeurs jugent l'évolution de leur commune

L’évolution de la commune, une perception contrastée

En novembre 2024, le dernier sondage de l’IFOP montre que 49% des électeurs estiment que leur commune n’a pas changé. Cette proportion est relativement stable, puisqu’en 2017, elle était à 47%. Ce chiffre traduit une impression de stagnation dans l’action municipale. Les citoyens sont donc satisfaits de l’action municipale, alors même qu’ils ont l’impression que leur ville n’évolue pas.

Une analyse fine des réponses selon les communes permet d’identifier celles qui ont le plus changé, en mal ou en bien, selon les électeurs. De manière générale, les communes de moins de 20.000 habitants ont le moins changé : 53% des sondés estiment que leur commune n’a pas changé, et la moitié de ceux-ci habitent dans une commune rurale. À l’inverse, les communes de 20.000 à 30.000 habitants, ainsi que les grandes villes, ont changé en mal, selon respectivement 37 et 40% des sondés. Ce mécontentement des administrés peut correspondre à un manque d’action du maire dans des domaines essentiels. Par exemple ceux de la santé et de la sécurité. En effet, 79% des habitants des villes de 20.000 à 30.000 habitants estiment prioritaire l’accès aux soins, et 82% des habitants des villes de plus de 500.000 habitants placent la sécurité en tête de leurs priorités.

Dans les communes de 50.000 à 100.000 habitants, seulement 19% des électeurs jugent négativement l’évolution de leur commune. L’attractivité de ces villes de taille intermédiaire, où s’installent les ménages et où l’offre d’emplois et de services est large, peut être un facteur explicatif.

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Diversité des profils d'électeurs

Le profil des électeurs trouvant que leur commune a changé ou non éclaire ces chiffres. Ce sont surtout les sondés des classes sociales aisées qui estiment que leur ville a évolué positivement. C’est le cas pour près d’un tiers d’entre eux. Au contraire, 31% des citoyens des classes moyennes et inférieures pensent l’inverse. La disparité des opinions révèle la diversité des attentes envers le maire en fonction des catégories socio-professionnelles. Dans la même proportion, les séniors partagent ce constat défavorable. Ce point de vue négatif sur l’évolution de leur commune peut traduire d’importants besoins en termes d’accessibilité aux soins. Sans impliquer systématiquement l’action du maire, ce jugement démontre une homogénéité dans la perception qu’ont les habitants de cette action.

De la même manière, les données sur les électeurs mécontents de l’évolution de leur commune et sur ceux qui veulent changer l’action municipale convergent. Les attentes de la part des électeurs les moins aisés et des séniors sont les plus fortes. Il s’agit donc d’un électorat important à aller chercher.

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Dans les communes rurales et celles de 50.000 à 100.000 habitants, la stabilité semble plébiscitée par les citoyens. Leur volonté de continuer l’action municipale est forte, tout comme leur sentiment que la commune n’a pas changé. Pour le candidat dans cette situation, il s’agit donc d’incarner une forme de continuité, tout en proposant des améliorations concrètes pour la vie quotidienne, les entreprises, ou les jeunes. Valoriser l’ancrage local et mener une campagne de terrain peuvent être des atouts à mobiliser. Par contre, la façon dont les électeurs jugent l’évolution de leur commune nous enseigne que le maire, s’il a bien été actif durant son mandat, se doit de développer une communication plus efficace. Car visiblement, les habitants ne le perçoivent pas suffisamment.

Au contraire, le candidat dans des communes de 20.000 à 30.000 habitants dispose d’une réelle carte à jouer. Il peut en effet proposer des changements radicaux pour répondre à la demande d’évolution et au mécontentement des administrés. Dans tous les cas, bien connaître votre commune et les attentes des habitants reste la meilleure stratégie de campagne.