À l’heure où les vocations d’élus se raréfient, le témoignage de Maxence de Rugy, maire de Talmont-Saint-Hilaire en Vendée, président de communauté de communes et fondateur du Passeport du civisme, résonne avec force et simplicité. Dans le cadre du podcast Heureux comme un maire, il livre une parole rare. Celle d’un élu jeune, enraciné, profondément animé par le service de l’intérêt général. Son parcours, tout comme son engagement quotidien, rappellent combien la fonction d’élu local reste centrale dans la République. Maxence de Rugy nous livre une conversation dense, structurée autour de ses mandats et de ses convictions. Il incarne cette génération d’élus qui souhaitent faire de la commune un lieu de cohésion, de mémoire et d’élan collectif. Retour sur un épisode riche en enseignements, à (re)découvrir dans son intégralité sur la chaîne Politicae.
Une vocation précoce, un engagement enraciné
Dès l’âge de 23 ans, Maxence de Rugy fait le choix de l’engagement local. Conseiller municipal, puis maire avant ses 30 ans, il ne dissimule ni la densité de la fonction ni l’exigence personnelle qu’elle implique. Pour lui, l’engagement local n’est pas une stratégie de carrière mais un prolongement naturel d’un attachement au territoire et d’un sens aigu du service. Très vite, il se heurte à la complexité de l’action publique. Gestion quotidienne, contraintes juridiques, exigences financières et attentes citoyennes, le maire est en première ligne. Ce qui frappe dans son récit, c’est l’équilibre qu’il cherche à maintenir. Entre autorité et humilité, entre vision et délégation, entre exemplarité et écoute.
Son enracinement n’est pas une posture mais une méthode. En effet, il revendique un lien intime avec son territoire, sa géographie, son histoire, ses habitants. Selon lui, être maire exige d’abord de connaître, puis de transmettre. « Pour grandir, il faut avoir des racines », rappelle-t-il. Une vision du mandat qui se conjugue à l’échelle humaine et s’oppose au gigantisme technocratique parfois impulsé par certaines réformes.
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Le passeport du civisme : la République au quotidien
C’est sans doute l’initiative la plus emblématique de son mandat. Créé en 2015 dans le contexte post-attentats en France, le Passeport du civisme propose un parcours éducatif concret. Destiné aux jeunes élèves, il s’articule autour de rencontres avec les acteurs locaux. Par exemple, les pompiers, les gendarmes, les associations, les élus, les anciens combattants. L’objectif de cette association est simple mais ambitieux. Il s’agit de transmettre les valeurs de la République aux enfants à travers des expériences locales et incarnées.
Avec plus de 500 communes engagées dans l’aventure, le dispositif a démontré son efficacité. Maxence de Rugy insiste sur l’importance d’un engagement de terrain. Les grands discours ne suffisent pas, dit-il, il faut « donner une forme à l’émotion collective », en faisant du civisme une pratique, et non une abstraction. Le maire devient alors le catalyseur d’un récit commun, porteur de mémoire autant que de perspectives.
Ce projet illustre aussi une conception exigeante de la commune : lieu de transmission, de solidarité, de projection dans l’avenir. Il en résulte une cohésion locale qui nourrit, selon lui, la cohésion nationale. Le passeport du civisme n’est donc pas une action parmi d’autres, mais une matrice politique au sens le plus noble du terme.
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Intercommunalité, culture et gouvernance locale : pour une action juste et incarnée
Élu également président de sa communauté de communes, Maxence de Rugy ne cesse d’insister sur la juste articulation entre l’échelon communal et celui de l’intercommunalité. Pour lui, cette dernière doit rester un outil au service des maires. Et non une structure concurrente ou un échelon anonyme. Il appelle à une clarté de positionnement : pas de substitution du fait communal, mais un appui technique pour des compétences spécifiques comme l’assainissement ou les déchets.
Par ailleurs, on attachement au local s’exprime aussi dans sa politique culturelle, notamment avec la mise en valeur du patrimoine historique de Talmont-Saint-Hilaire. Il rappelle que la culture n’est pas qu’un levier économique ou touristique, mais un vecteur de lien social. Elle est source de fierté partagée, d’émancipation individuelle.
Enfin, son témoignage éclaire une facette souvent méconnue du mandat de maire. Il s’agit de l’exposition constante, des difficultés de conciliation entre vie publique et vie privée, du poids de la décision, parfois incomprise, toujours scrutée. Malgré cela, il dit sa gratitude et sa joie. Et si le mandat est exigeant, c’est parce qu’il engage, transforme, oblige à faire toujours mieux.