En 2020, dans de nombreuses communes, le second tour des élections avait été repoussé à trois mois après le premier tour, à cause de la crise sanitaire. D’ordinaire, deux semaines seulement séparent les deux tours du scrutin. Durant ce bref délai, les candidats doivent intensifier leur campagne, établir des stratégies d’alliance et mobiliser leurs électeurs. Cet article vous explique les rouages et les étapes incontournables de l’entre deux tours aux élections municipales.

Les conditions pour se présenter au second tour des élections municipales
L’organisation d’un second tour, dernière date de la campagne électorale, dépend de la taille de la commune.
- Pour gagner un siège dès le premier tour dans les villes de moins de 1.000 habitants, il faut avoir obtenu la majorité absolue des suffrages et un quart des voix des électeurs. Les candidats qui n’ont pas obtenu de siège sont automatiquement candidats au second tour. S’il n’y en a pas assez pour que le conseil municipal soit complet, de nouveaux candidats qui ne figuraient pas au premier tour peuvent se présenter à l’élection.
- La situation est différente dans les communes de plus de 1.000 habitants. En effet, pour pouvoir se maintenir, les listes doivent avoir obtenu au moins 10% des suffrages exprimés. Les candidats des listes ayant recueilli au moins 5% des voix peuvent maintenir leur candidature individuelle et intégrer une autre liste qui se maintient.
Il n’est donc pas rare de voir des listes fusionner et par conséquent de modifier l’ordre des candidats. Il n’y a d’ailleurs pas de plafond pour le nombre de candidats accueillis. Aucun plancher ne limite non plus le nombre de candidats restant sur la liste accueillante. Toutefois, la liste doit contenir au maximum deux noms en plus du nombre de sièges de conseillers municipaux.
Changer de liste ou accueillir de nouveaux candidats est un choix stratégique important. Le candidat tête de liste ou le nouvel arrivant doit évaluer le report de voix, l’abstention, l’étiquette partisane… Il s’agit d’une décision à bien mûrir, et qu’il faut ensuite pouvoir justifier auprès des électeurs.
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Les démarches administratives à ne pas négliger pendant l'entre deux tours
Dans les villes de moins de 1.000 habitants, les candidats au second tour n’ont pas besoin de déposer une nouvelle candidature. Ils sont candidats d’office, à moins qu’ils ne se désistent. En revanche, si des personnes qui n’étaient pas candidates au premier tour se présentent au second, elles doivent déclarer leur candidature à la préfecture selon les conditions habituelles.
La situation est différente dans une commune de plus de 1.000 habitants. Le candidat tête de liste doit déposer une déclaration de candidature de liste via un nouveau formulaire. La déclaration individuelle de ses colistiers n’est pas nécessaire, sauf pour ceux qui rejoindraient la liste. La candidature de la liste n’est ensuite validée qu’après l’envoi d’un récépissé définitif par les services préfectoraux.
En matière de propagande électorale, rien ne change durant l’entre deux tours aux élections municipales. Les candidats ont tout intérêt à anticiper la fabrication de nouveaux documents de propagande (circulaires, affiches, et bulletins de vote), grâce à une subrogation faite à l’imprimeur. Ce dernier, après avoir reçu le feu vert des candidats en lice au second tour, peut ainsi lancer rapidement l’impression des documents et se faire payer ensuite par l’État.
Dans les communes de 2.500 habitants et plus, l’imprimeur transmet ces documents à la commission de propagande. Celle-ci vérifie la conformité et assure l’expédition au domicile des électeurs. Les dépenses de propagande sont ensuite remboursées par l’État, suivant les dispositions de l’article R.39 du Code électoral.
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La campagne de l’entre deux tours aux élections municipales est extrêmement dense. En effet, elle dure moins de deux semaines puisqu’elle commence après la publication des résultats du premier tour, et se termine la veille du scrutin à zéro heure. La législation impose même un délai de silence électoral que les candidats et les médias doivent respecter pour ne pas influencer l’opinion publique.
Durant le bref délai qui sépare les deux dates du scrutin, les candidats doivent augmenter leurs efforts. L’analyse des scores par quartier et par bureau de vote permet de mieux orienter la stratégie de campagne. De plus, il est essentiel de remobiliser les soutiens, les équipes et les électeurs. Maintenir un taux de participation élevé permet d’accroître ses chances d’être élu. De la même manière, intensifier les opérations de tractage, de porte-à-porte, permet de remporter l’adhésion des indécis. C’est aussi l’occasion de convaincre les électeurs dont les candidats ne se présentent pas au second tour, faute de voix ou à la suite d’un désistement.
La visibilité dans les journaux locaux et sur les réseaux, la diffusion du programme, la rencontre avec les habitants sont les clefs de la réussite. En bref, mener une campagne de terrain vous rend crédible, accessible et familier des électeurs, qui auront ainsi davantage tendance à adhérer à votre politique et à vous permettre de devenir maire.