En France, le 11 novembre n’a pas toujours été un jour férié. Si cette pratique est aujourd’hui entrée dans la coutume, elle s’explique toutefois par de nombreux éléments tant historiques que législatifs. Intimement liée à la Première Guerre mondiale, cette journée de souvenir revêt aujourd’hui une dimension plus large. Depuis plus d’un siècle, elle conserve une solennité que les maires de toutes les communes s’attachent à préserver. Quel est leur rôle exact le 11 novembre? Comment commémorer la Première Guerre mondiale et faire de cette journée un moment d’unité locale et de patriotisme?
Petite histoire du 11 novembre en France
À onze heures du matin, le 11 novembre 1918, la Première Guerre mondiale cessa. Dans la clairière de Rethondes, les représentants des pays belligérants signèrent un armistice mettant un terme aux combats. C’est essentiellement cette signature historique et la victoire des Alliés que nous fêtons aujourd’hui. Pourtant, cette journée du souvenir de la Grande Guerre s’ancre dans une tradition plus ancienne. En effet, depuis la défaite de la France en 1870 face à la Prusse, des journées de commémoration et “fêtes de la Revanche” avaient lieu chaque année. Elles étaient l’occasion d’exalter le patriotisme et de renforcer la cohésion nationale.
Ensuite, dès l’année 1919, les villes et villages de France se couvrirent de monuments aux morts. Le 11 novembre 1921 fut inhumé le soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe, et deux ans plus tard la flamme du souvenir fut allumée au même endroit. Ainsi, dans chaque commune, marquer la date du 11 novembre et commémorer la Première Guerre mondiale s’inscrivent dans une tradition qui remonte bien au-delà de l’année 1918. Cette démarche patriotique contribue à enraciner la commune dans une histoire au long cours, propre à susciter l’attachement au territoire.
Aujourd’hui, la date du 11 novembre est loin d’être le vague souvenir d’un conflit ancien. Elle sert désormais à commémorer non seulement la Première Guerre mondiale mais aussi, depuis 2012, tous les morts pour la France. Ainsi, ces commémorations annuelles montrent la continuité entre les héros de la Grande Guerre et ceux des conflits plus récents.
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Commémorer la Première Guerre mondiale : le rôle du maire
Concrètement, commémorer la Première Guerre mondiale passe par un protocole rigoureux. Chaque maire est tenu de s’y conformer, que ce soit dans le déroulement de la cérémonie du souvenir que dans l’ordre de préséance des participants. Durant la journée de commémoration, l’édile doit prononcer un discours transmis par le gouvernement, et non pas un texte de sa propre initiative. Après la sonnerie aux morts et le dépôt des gerbes de fleurs, la minute de silence et le chant de la “Marseillaise” clôturent l’événement.
Après cela, le maire peut profiter du fait que la journée soit chômée pour réunir la commune lors d’un moment convivial. Il peut aussi saisir cette occasion pour organiser une cérémonie de remise de médailles ou de cartes électorales aux nouveaux électeurs. C’est alors le moment de rencontrer les habitants et de montrer le lien entre le conseil municipal et les citoyens.
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Entretenir le souvenir de la Première Guerre mondiale comme vecteur d’unité
Pour le maire, commémorer la Première Guerre mondiale est un moyen d’entretenir l’histoire de sa commune et de la rendre vivante, incarnée. En effet, il peut attacher un soin particulier à l’entretien du monument aux morts, qui est souvent au cœur de la ville. Cette tâche d’entretien et de mise en valeur des monuments et des cimetières revient d’ailleurs au conseil municipal. Ce dernier peut toutefois établir des partenariats avec des associations telles que le Souvenir Français ou des groupes d’Anciens Combattants afin de les conserver et de les fleurir régulièrement.
L’histoire nationale, qui a marqué charnellement chaque commune, devient ainsi particulièrement vivante. Pas une famille de France qui n’ait été épargnée et dont le nom ne se trouve gravé sur ces monuments qui inscrivent dans le paysage ce tragique et douloureux épisode. C’est alors au maire d’entretenir le souvenir de la Grande Guerre. De cette façon, il propose aux jeunes générations françaises des exemples d’héroïsme, de sacrifice, et d’attachement à son pays.