Les premières semaines après l’élection municipale sont un moment clef pour le maire et les conseillers. Elles permettent aux élus de décider des grands axes du mandat et de mettre dès le début la politique locale sur de bons rails. Ces orientations figurent dans une première feuille de route, qu’elle soit formellement rédigée ou présentée théoriquement lors d’un discours. Voici en quoi la première feuille de route est indispensable en début de mandat et comment en construire une qui soit efficace.
La première feuille de route, un cap pour le mandat
Dès son élection par les conseillers municipaux, le maire commence réellement son mandat. Il prend aussitôt le relais du doyen de l’assemblée, qui a convoqué les nouveaux élus, pour diriger lui-même la séance. Cet article sur le déroulement du premier conseil municipal vous l’explique en détail. Pendant cette première réunion, le nouveau maire peut s’adresser aux conseillers afin de leur présenter les grands enjeux du mandat, les dossiers qu’il souhaite traiter en priorité, les actions à mener. Cette feuille de route, symbolique ou écrite, constitue l’un des fondements des six années à venir. Outil de planification stratégique, elle détermine les grands axes de la politique municipale, et clarifie dès le début les projets du maire. Cette étape est particulièrement importante si le maire est un nouvel élu, ou s’il a une forte opposition au sein du conseil.
Ensuite, cette feuille de route doit être présentée à la commune. Le conseil municipal peut convier les habitants à une réunion à la mairie afin de leur communiquer le plan d’action de l’exécutif et les mesures à venir. C’est ainsi l’occasion non seulement d’annoncer les mesures phares de la politique locale pour les années à venir, mais aussi de rencontrer les habitants. Dès son élection, le maire peut alors discuter avec la population, expliquer ses choix et susciter l’adhésion à sa feuille de route.
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Les obligations du maire en début de mandat
Pour construire sa première feuille de route, le maire doit avant tout tenir compte de certaines obligations. Il ne peut y inscrire ce qu’il veut, car un calendrier s’impose à lui dans divers domaines. D’abord, il doit prévoir l’approbation du budget par le vote du conseil municipal. En effet, lors des années de renouvellement général des conseils municipaux, la loi autorise les collectivités à retarder le vote de leur budget primitif. Celui-ci a alors lieu au plus tard le 30 avril, au lieu du 1er janvier ou éventuellement du 15 avril. Il est difficile pour le maire de faire changer le budget prévu entre son élection et le vote définitif, mais c’est toutefois possible. Dans le cas contraire, il devra adapter sa première feuille de route au budget défini par l’exécutif précédent. Ceci peut l’obliger à renoncer temporairement à certains projets faute de crédits.
Ensuite, le maire doit suivre les projets et les investissements en cours. Il peut par exemple prévoir comme premières tâches des visites sur les chantiers municipaux, dans un commerce récemment ouvert grâce au droit de préemption commercial, ou à une association. Ces étapes sont indispensables avant toute nouvelle action. C’est d’autant plus vrai pour les maires sortants qui viennent d’être réélus, afin de montrer la continuité de l’action municipale.
Enfin, dans sa première feuille de route, le maire peut prévoir de rencontrer le préfet, le président d’EPCI, voire le juge administratif. Ces dialogues facilitent les relations entre les représentants de l’État pour les six prochaines années. Ils contribuent ainsi à établir un climat de confiance propice à une bonne gestion de la politique locale.
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Construire une feuille de route réaliste
Outre les obligations calendaires et politiques, la première feuille de route du maire doit contenir des objectifs clairs, chiffrés et datés. Elle transcrit les grandes lignes du programme électoral en actions concrètes et dont les résultats seront visibles à court ou moyen terme. Par exemple, lancer aussitôt la procédure de création d’une brigade canine, ou engager les travaux pour l’ouverture de la maison de santé promise. Cela permet au maire de montrer aux habitants que le programme porté pendant la campagne n’est pas simplement une liste de promesses sans effet. La clarté et le réalisme de cette feuille de route garantissent la crédibilité de l’équipe municipale et suscitent la confiance des habitants.
En définitive, la rédaction de la première feuille de route du maire est une étape à ne pas négliger. Elle clarifie les priorités du conseil municipal, prévoit les rencontres importantes, anticipe les années à venir. Certes, elle doit s’adapter au budget décidé par l’équipe sortante. Mais cette feuille de route reste un outil du maire pour donner un cap à son mandat et à sa commune.