De plus en plus, l’actualité se fait l’écho de nombreux départs d’élus locaux. Pourquoi les maires démissionnent-ils? Le phénomène est-il nouveau, ou plus important qu’avant? Dans cet article, nous vous proposons d’étudier les raisons de la démission des maires et comment la procédure se déroule. Ensuite, nous analyserons les chiffres et leurs enseignements, avant d’évoquer comment pallier le manque de candidats aux prochaines municipales.
Les motifs et modalités de démission des maires
La procédure de démission d’un maire fait l’objet d’une codification stricte. Le CGCT prévoit que le maire adresse une lettre explicite au préfet, sans être obligé d’expliquer les motifs de son départ. Il peut d’ailleurs démissionner de son poste de maire, tout en conservant son mandat de conseiller municipal.
Les motifs de départ sont nombreux, et dépendent de chacun. Par exemple, beaucoup de maires invoquent le manque de moyens et une capacité d’action limitée. La pression voire les violences subies, la lourde charge de travail sont également les raisons de bien des démissions. Dans son dernier ouvrage, Camille Pouponneau évoque ainsi les difficultés liées au mandat de maire, dont elle a récemment démissionné. Pour d’autres, des opportunités professionnelles, des contraintes personnelles, ou tout simplement une volonté de changer de vie, poussent les maires à la démission en cours de mandat.
Par ailleurs, certaines démissions sont dues à des fautes du maire, et présentent un cas un peu différent.
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Démissions des maires : quelques chiffres
L’actualité regorge d’exemples de maires ayant quitté leur siège au conseil municipal, à moins d’un an des élections municipales. Quelques statistiques éclairent ce sujet, et permettent de relativiser l’importance de ce mouvement. En 2023, à la mi-mandat, 3% des maires avaient déjà démissionné. En février 2025, 2647 maires avaient démissionné, soit 7,6% des édiles, dont une grande partie sont issus de communes de moins de 1.000 habitants. 30.000 conseillers municipaux ont démissionné depuis 2020. Cette proportion de départs est sensiblement la même chez les professeurs de l’Éducation Nationale. En revanche, ces démissions sont beaucoup moins nombreuses que dans le secteur privé, où 23% des salariés envisagent de quitter leur poste.
Récemment, une loi a été adoptée par le Sénat en vue de faciliter l’exercice des mandats municipaux. Ce texte prévoit de valoriser le statut d’élu local, en révisant à la hausse les indemnités des élus. Il projette également de rendre plus simple la conciliation entre le mandat local et la vie professionnelle. Ces différentes mesures visent à prévenir les démissions des maires, qui mettent en péril la vie des communes et la continuité du service public.
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Analyser le phénomène et proposer des solutions
Au regard de ces chiffres, il importe donc de relativiser l’ampleur du phénomène de démission des élus locaux. Si le Parlement craint une crise des vocations en 2026, le manque de candidats aux élections municipales ne touche pas toutes les communes. Ce sont surtout les plus petites qui sont concernées. La récente réforme du scrutin municipal, adoptée en mai dernier, risque d’ailleurs d’accroître ce problème en imposant le scrutin de liste à toutes les communes.
Face au danger de manquer de candidats, il peut être utile de rappeler l’importance de l’engagement citoyen au service de l’intérêt général. Devenir maire est un moyen d’être acteur de la vie politique et de la démocratie locale. Ce mandat permet de faire avancer sa commune, de développer des projets, d’agir concrètement en faveur des habitants. Face aux démissions des maires, devenir candidat en 2026 est une démarche engagée, au service de ses concitoyens.