Chaque année, les préparatifs et festivités de Noël occupent une place importante dans les communes. Entre l’installation des décorations, le marché de Noël, les multiples occasions de partager un verre de l’amitié ou un repas festif, quelle est la place du maire sortant? En période de campagne, doit-il éviter de se montrer, ou bien profiter de ces moments pour promouvoir sa candidature? Dans cet article, voyons quelques points de vigilance à garder en tête pour fêter Noël en période électorale en toute légalité.
Fêter Noël, un moment phare dans la vie de la commune
Entre novembre et janvier, les communes se parent de décorations, de guirlandes lumineuses… Elles organisent aussi des marchés de Noël, des concerts ou des spectacles sur le thème de l’hiver et de Noël. Ce sont les mairies qui organisent ces événements, suivant des traditions locales et nationales. Par exemple, elles peuvent installer un sapin et une crèche sur la place du centre-ville. Notez d’ailleurs que la présence d’une crèche ne contrevient pas au principe de laïcité, car il s’agit d’une installation à caractère traditionnel et culturel.
En outre, le maire joue un rôle essentiel dans l’organisation et le bon déroulement des événements festifs de la fin de l’année. D’une part, il doit prévoir la sécurité des animations locales, en prenant les arrêtés nécessaires. Par exemple, dans le cadre du marché de Noël, le maire réglemente la circulation des véhicules, tolère la vente de boissons faiblement alcoolisées sur la voie publique. Il peut aussi renforcer les patrouilles de police.
D’autre part, il doit être lui-même présent à certains moments phares de la vie de la commune. Citons entre autres l’ouverture du marché de Noël, un concert des enfants de l’école, un repas avec les agents municipaux ou la distribution de chèques cadeaux… Autant d’occasions pour le maire de se montrer proche de ses administrés. Il contribue ainsi à l’animation de la commune, lors d’une période particulièrement festive et conviviale. Pourtant, il doit garder en tête plusieurs points de vigilance.
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La communication du maire sortant en période électorale
En effet, le temps de Noël ne doit pas faire oublier les règles élémentaires de communication en période électorale. Celles-ci restent les mêmes, voire s’amplifient à l’approche du scrutin. À trois mois des élections municipales, le maire doit rester attentif à respecter les principes de communication applicables aux élus sortants. Voici quelques exemples.
Si la commune a l’habitude d’organiser un marché de Noël, il est tout à fait légal de continuer cette tradition. L e maire a alors le droit de s’y rendre, mais en tant qu’élu local strictement. En revanche, prenons l’exemple d’un maire qui déploie des moyens plus importants que de coutume pour ce marché municipal. Il court le risque que ce soit considéré comme une utilisation détournée des moyens de la commune au service de sa candidature.
En outre, le maire n’a pas le droit d’utiliser ces occasions pour se présenter aux administrés en tant que candidat. S’il distribue des tracts à ce moment-là, ou qu’il encourage les habitants à voter pour lui, il est en infraction. Ses opposants pourront alors déposer un recours devant le tribunal administratif qui pourra éventuellement annuler l’élection, considérant, si l’écart de voix est faible, que cette manœuvre a eu un effet sur la sincérité du scrutin.
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Fêter Noël en période électorale: un jeu d’équilibriste
En définitive, le maire sortant et candidat à sa réélection doit être attentif à distinguer sa posture d’élu d’une part et sa candidature d’autre part. Certes, il a toujours la possibilité d’organiser les festivités de fin d’année et d’y assister. Il agit ainsi en tant qu’élu local, chef de l’exécutif et représentant de tous les habitants. Avec ses conseillers municipaux, il est d’ailleurs important qu’il soit présent auprès des citoyens, montrant ainsi qu’il ne se consacre pas uniquement à sa campagne au détriment de la vie et des coutumes locales.
Toutefois, sa posture de candidat l’empêche d’utiliser ces occasions pour faire campagne, promouvoir sa candidature, distribuer des tracts ou faire le bilan élogieux de son mandat. Retenez donc que pour fêter Noël en période électorale, à la fois rien ne change et tout est étroitement surveillé. Cela évite une confusion entre le mandat et la candidature et, à terme, une annulation des élections voire une peine d’inéligibilité.