Le label « cité éducative » a été créé en 2019 pour renforcer la prise en charge des jeunes dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV). Aujourd’hui, la France métropolitaine compte plus de 200 cités éducatives, où sont scolarisés près de 40% des enfants issus des réseaux d’éducation prioritaire. Dans cet article, nous vous proposons de comprendre comment le maire peut mettre en place ce programme et comment l’utiliser de manière efficace.
Qu’est-ce qu’une cité éducative?
Le dispositif « cité éducative » est un programme de financement de l’État destiné aux établissements scolaires. En moyenne les établissements bénéficiaires reçoivent 1,4 million d’euros par an. Cependant, le montant de cette subvention varie en fonction du nombre de jeunes et de la taille de la cité éducative.
Ce programme, conçu à l’échelle nationale par les ministères de la Ville et de l’Éducation nationale, a pour but d’accompagner les jeunes de 0 à 25 ans dans les QPV. Il comprend donc des volets d’action destinés à la petite enfance comme aux jeunes adultes dans ces territoires. Il se décline en trois axes majeurs :
- le renforcement du rôle de l’école, par exemple en développant l’accueil périscolaire.
- l’encouragement de la continuité éducative, notamment en luttant contre le décrochage scolaire et en accompagnant les parents.
- l’ouverture sociale, professionnelle et culturelle, grâce à la mobilité et à l’aide à l’insertion professionnelle.
Retenez que l’objectif final des cités éducatives est de faire de l’école le pivot de la réussite scolaire et sociale des jeunes des quartiers prioritaires.
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Comment la mettre en place: monter un projet et envoyer une candidature
Dans sa commune, le maire est compétent pour gérer les écoles primaires. Il l’est également pour aider les institutions d’enseignement secondaire qui y sont installées. Pour mettre en place une cité éducative, le maire doit d’abord déposer un dossier de candidature. Aucune date limite n’étant fixée, les communes peuvent répondre à l’appel à candidature de l’État « au fil de l’eau ». Elles doivent respecter des critères d’éligibilité relativement souples :
- Avoir au moins un QPV, sans nombre minimum d’habitants, sur lequel se trouve au moins un collège.
- Identifier un collège chef de file qui coordonnera les actions dans les écoles et les établissements scolaires concernés.
- Formaliser une stratégie concrète pour y répondre, notamment grâce à des associations partenaires, à un plan de financement et à un programme d’actions.
- Prévoir des modalités d’évaluation et de suivi du projet.
Enfin, trois mois après le dépôt, le conseil municipal reçoit une réponse à la candidature de son territoire. Soit il obtient le label et la dotation financière, soit l’autorisation est ajournée faute d’informations, soit la candidature est rejetée.
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Un outil de coordination entre les acteurs de l’éducation
La cité éducative a pour premier but de coordonner les ressources et les acteurs de « l’alliance éducative » à l’échelle d’un QPV. Ceux-ci sont nombreux. On y trouve d’abord les services de l’État ou des collectivités. Puis les académies, les établissements scolaires. Et enfin les centres d’accueil périscolaire, ou encore les associations œuvrant pour l’enfance et la jeunesse. Tous se mobilisent pour offrir aux enfants ou aux jeunes adultes un accompagnement personnalisé et un suivi adapté à leurs besoins.
Concrètement, les objectifs de la cité éducative se traduisent par des activités variées. Citons par exemple le dédoublement des classes de CP et de CE1. Celui-ci permet un meilleur accompagnement personnalisé des élèves. Mais il est possible de mettre en place des éléments moins lourds, comme des petits-déjeuners gratuits à l’école. L’accompagnement des familles en matière de santé, ou encore le « plan mercredi » pour l’accueil périscolaire, en font également partie. Les associations y jouent d’ailleurs un rôle essentiel. En effet, grâce à des conventions avec les mairies, elles permettent de diversifier l’offre périscolaire et d’intensifier la prise en charge éducative des enfants.
Les financements de l’État permettent donc de mettre en place des actions précises, en particulier à l’égard des élèves du primaire et du collège. Il peut s’agir par exemple d’une aide au devoirs ou de conseils en orientation professionnelle. Ou encore d’ateliers linguistiques ou artistiques, et même de prévention du décrochage scolaire.
Ainsi, pour le maire ayant un QPV dans sa commune, le label « cité éducative » a un double intérêt. Ce projet permet à la fois d’obtenir des financements et de favoriser l’accès à l’éducation et à la culture des jeunes de sa commune.