En 2020, le début de la crise du Covid et du confinement avaient éloigné les électeurs des urnes : 54% d’entre eux s’étaient abstenus au premier tour, et 58% au second. Qu’en sera-t-il en 2026 ? Un sondage IFOP exclusif révèle la tendance à 18 mois de la future échéance électorale. Et l’abstention aux élections municipales à venir semble promise à un score significatif. Un français sur trois pourrait ne pas voter.
Un tiers des Français envisagent de ne pas aller voter aux élections municipales
Le sondage inédit de l’IFOP pour Politicae montre que 70% des électeurs sont contents de leur maire. Pourtant, ce chiffre à connotation positive contraste avec la perspective inquiétante de l’abstention. En effet, 25 % des français envisagent de ne pas aller voter en 2026. À ce chiffre s’ajoute les 9% qui sont certains de ne pas aller voter. Ce fossé entre la forte popularité du maire et le désengagement des électeurs peut s’expliquer par plusieurs motifs.
Le premier est le désintérêt pour la politique, toutes classes sociales confondues. Le deuxième peut être le manque d’alternative crédible face à la liste du maire sortant s’il se représente. Un troisième peut provenir d’un manque de connaissances sur les pouvoirs et compétences du maire. L’abstention aux élections municipales, révélatrice des émois politiques du pays, est à prendre sérieusement. Face à cette prévision, intéressons-nous plus précisément aux types de citoyens qui envisagent de ne pas voter.
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Identifier la typologie de l'abstention aux municipales
Le taux d’abstention est en effet à mettre en relation avec deux critères. D’un côté la taille de la commune. De l’autre, le profil de l’électeur interrogé. Le taux de participation est le plus élevé dans les communes de moins de 20.000 habitants (67%), où la personne du maire est mieux connue, et dans celles de 50.000 à 100.000 habitants (70%). Au contraire, 38% des électeurs dans les communes de 20.000 à 30.000 habitants pourraient ne pas aller voter. Cet éloignement de la politique coïncide avec leur rejet de l’action menée par l’équipe municipale. Mais contraste paradoxalement avec leur souhait de renouvellement de la mairie.
La catégorie des plus de 65 ans enregistre le plus fort taux de participation, puisque 80% d’entre eux envisagent d’aller voter. Les préoccupations de cette tranche de population sont l’offre de soins (70%), la sécurité (66%), et les finances locales (55%). Il peut donc être utile aux candidats de proposer des mesures fortes dans ces domaines pour emporter les voix des générations qui votent le plus.
L’abstention aux élections municipales concerne principalement la tranche d’âge des moins de 35 ans. Jusqu’à 51% pourraient ne pas aller voter. Ils constituent donc un réservoir de voix à mobiliser lors des élections. Ce chiffre révèle un désintérêt politique chez les jeunes générations, et permet d’identifier les profils d’électeurs qui peuvent faire basculer les résultats du scrutin. Cette tranche de la population est majoritairement préoccupée par la sécurité (72%). Le maire peut donc axer son programme autour de ce point pour emporter leur adhésion.
Par ailleurs, on observe que ce sont les électeurs issus des classes les moins aisées qui envisagent, pour 30% d’entre eux, de ne pas aller voter. Là encore, le maire sortant ou le candidat aura tout intérêt à développer son programme en faveur de ces électeurs, qui constituent une réserve de voix potentielle. Par exemple, ce sont ces mêmes citoyens qui estiment que l’impôt local est mal utilisé (35%) et les finances mal gérées (58%).
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Il faut toutefois nuancer le chiffre de l’abstention prévisionnelle. Ce taux d’abstention de 25 % est relativement faible par rapport aux scrutins nationaux. Ce chiffre révèle que les Français s’intéressent davantage à la politique locale. Ils restent très attachés à la figure du maire. Ils se mobilisent plus pour choisir l’élu qui aura un impact direct sur leur vie quotidienne.
En fonction de votre situation, vous pouvez utiliser avec profit cette tendance à l’abstention aux futures élections municipales. Si vous vous présentez à votre propre succession, vous pouvez valoriser votre bilan auprès de vos administrés et obtenir le soutien d’électeurs satisfaits de votre mandat mais qui n’avaient pas prévu de voter. En revanche, si vous êtes un candidat d’opposition, souligner les insuffisances du maire sortant peut vous permettre d’attirer vers les urnes les abstentionnistes mécontents de l’action municipale.
Grâce à Politicae et à ce sondage, vous disposez d’une longueur d’avance pour mener votre campagne. N’attendez plus, engagez-vous au service de votre commune.