Face à la hausse du coût de l’énergie et aux impératifs environnementaux, de nombreuses communes s’engagent dans une démarche de rénovation et d’optimisation de leur éclairage public. Réduire la durée et l’intensité de l’éclairage nocturne permet à la fois de diminuer la facture électrique, de limiter la pollution lumineuse et de contribuer aux objectifs nationaux de sobriété énergétique. De plus, elle est réellement efficace si elle s’accompagne d’une modernisation des luminaires. Ce projet, qui relève directement des compétences des collectivités, demande une planification rigoureuse et une communication claire auprès des habitants. Cela garantit ainsi son efficacité et son acceptation. Voici comment moderniser l’éclairage public dans votre commune.
Planifier la réduction de l’éclairage public : une décision du conseil municipal
La première étape consiste pour la commune à dresser l’inventaire complet de son parc d’éclairage public. Elle recense le nombre de points lumineux, leur localisation, leur état, leur puissance et leur consommation électrique. Cela permet d’identifier les zones où une extinction nocturne ou une réduction d’intensité est envisageable sans compromettre la sécurité. Les zones commerçantes, les axes principaux, les abords des écoles ou les itinéraires d’urgence peuvent, à l’inverse, rester éclairés en continu.
Le conseil municipal doit ensuite adopter une délibération précisant les principes de la réduction. Il fixe les horaires d’extinction ou de baisse de luminosité, les périodes de l’année concernées, les secteurs prioritaires. Le maire, responsable de la police de la circulation et de la sécurité publique, prend alors un arrêté définissant les modalités précises de mise en œuvre. Il peut ainsi décider une extinction partielle de minuit à cinq heures, un abaissement progressif de l’intensité lumineuse en fin de soirée. Ou encore une « coupure estivale » lorsque la luminosité naturelle est suffisante.
La commune adapte alors ses équipements. Elle installe des horloges astronomiques, des détecteurs de présence ou des gradateurs, des LED pour permettre la modulation de la lumière. Le but est d’ajuster la puissance en fonction des besoins réels, et non de maintenir un éclairage uniforme toute la nuit. Cette évolution technique doit s’accompagner d’une large information du public, pour expliquer les raisons écologiques, économiques et sanitaires du dispositif.
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Moderniser le parc d’éclairage public : un investissement durable et rentable
Afin de limiter leur consommation énergétique, de nombreuses municipalités renouvellent leur parc de luminaires. Le remplacement progressif des lampes énergivores par des LED offre une solution efficace et rentable. De fait, elle permet des économies d’énergie pouvant atteindre 80 % tout en améliorant la qualité de l’éclairage. Ces dispositifs, plus fiables et durables, nécessitent moins de maintenance. Ils s’intègrent d’ailleurs facilement à des systèmes de pilotage intelligent permettant d’ajuster la lumière selon l’heure ou le passage des piétons et véhicules.
Quant au financement, le conseil municipal intègre cet investissement pluriannuel dans son budget. Pour cela, la commune peut s’appuyer sur des dispositifs d’aide tels que le Fonds vert, les subventions de l’ADEME ou les programmes départementaux d’appui aux collectivités. Dans de nombreux cas, les syndicats d’énergie proposent un accompagnement technique et financier. Par exemple, le SDEY dans l’Yonne finance jusqu’à 60 % du coût de rénovation complète des parcs de luminaires connectés.
Notons que les résultats observés dans plusieurs territoires sont encourageants. À Saint-Pol-de-Léon (Finistère), le remplacement de plus d’un millier de lampadaires par des LED a permis de réduire de façon significative la facture d’électricité. Le retour sur investissement y est estimé de quatre à six ans. Ces économies s’ajoutent à une baisse sensible de la pollution lumineuse et à une meilleure cohérence de l’éclairage public sur les axes communaux.
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Suivre les effets et garantir la pérennité du dispositif
Le suivi de ce nouveau système d’éclairage repose sur la comparaison des consommations avant et après rénovation. L’évaluation du point de vue des habitants et le contrôle de la sécurité nocturne sont également essentiels. Le maire veille à ce que les économies attendues soient bien au rendez-vous et que les réglages techniques restent adaptés à la saison et aux usages locaux. Un bilan annuel présenté au conseil municipal permet d’ajuster les horaires, d’étendre la réduction à de nouvelles zones. Au contraire, il conduit à rétablir l’éclairage si des difficultés apparaissent.
La communication publique demeure indispensable. En effet, expliquer que l’extinction nocturne n’est pas une privation mais un choix responsable renforce l’adhésion collective. En 2023, selon l’Observatoire Français de la Transition Écologique, 80 % des maires ont déjà mis en place une extinction après 22 heures. Les enquêtes montrent que plus de 70 % des citoyens y sont favorables.
Rénover et réduire l’éclairage public représentent ainsi un double bénéfice. D’une part, elles allègent durablement les charges communales. D’autre part, elles contribuent à la protection de l’environnement sur le territoire municipal. Par conséquent, en menant cette démarche, le maire inscrit son action dans une stratégie locale de transition énergétique, à la fois pragmatique et exemplaire.