Aujourd’hui, la relocalisation de la production et la valorisation des savoir-faire locaux deviennent des priorités économiques et culturelles. Dans ce contexte, la création d’un label « Fabriqué à… » s’impose comme une démarche à la fois stratégique et fédératrice. Pour une commune, ce label représente bien plus qu’un simple outil de communication. Il incarne une politique publique de soutien aux acteurs économiques, un levier de cohésion territoriale et une vitrine du dynamisme local. Par cette initiative, le maire et le conseil municipal s’engagent à promouvoir la production locale, encourager la consommation de proximité et renforcer la fierté d’appartenance à un territoire.
Un projet municipal au service de l’identité économique locale
La création d’un label « Fabriqué à… » relève de la compétence économique du maire. Une délibération du conseil municipal peut l’instituer. Sinon, un partenariat avec l’Office de Tourisme ou une association d’artisans peut la mettre en œuvre. Le maire agit ici comme moteur de la démarche. En effet, il fédère les producteurs, commerçants et créateurs autour d’une ambition commune. Son but est de valoriser le travail local et d’affirmer la singularité économique du territoire.
Juridiquement, le label doit être protégé. Il prend la forme d’une marque collective déposée à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), conformément aux articles L.715-1 et L.715-2 du Code de la propriété intellectuelle. Ce dépôt garantit la propriété du label et encadre son usage, assurant ainsi sa crédibilité. Le maire, accompagné de ses services ou de partenaires consulaires, doit en définir le cahier des charges. Il détermine les conditions d’éligibilité des entreprises, la part de production réellement locale, les exigences de qualité ou d’authenticité.
Ensuite, un comité d’attribution, composé d’élus municipaux, de représentants des chambres consulaires et d’artisans, est responsable de l’examen des candidatures. Il assure également le suivi des entrepreneurs labellisés. Le rôle du maire et du conseil municipal est alors essentiel. Les élus garantissent que le label “Fabriqué à…” ne soit ni un simple argument marketing, ni une distinction de façade. Il doit avant tout rester un outil d’engagement pour les acteurs économiques du territoire.
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Le rôle de la commune dans la création d’un label “Fabriqué à…”
La mise en place du label “Fabriqué à…” s’appuie sur une méthode pilotée par la municipalité à chaque étape. D’abord, il s’agit de concevoir une identité visuelle claire et cohérente avec la charte graphique de la commune. Le logo, simple et identifiable, doit pouvoir être visible sur les vitrines, les emballages ou les supports numériques des entreprises labellisées. Le coût de cette phase de conception graphique reste raisonnable, entre 300 et 1 500€, tandis que le dépôt numérique de la marque à l’INPI représente 190€ au minimum.
La communication constitue un autre volet essentiel du projet. Le maire peut organiser un lancement officiel sous la forme d’un salon de l’artisanat, d’un marché des producteurs ou d’une conférence de presse municipale. Cet événement, souvent relayé par la presse locale et les réseaux sociaux, assoit la notoriété du label dès sa création. Le budget global de lancement varie entre 3 000 et 7 000€ selon l’ambition et les supports choisis. Cet investissement semble mesuré au regard des avantages escomptés.
La gestion du label peut ensuite être confiée au service économique municipal, à l’office de tourisme ou à une structure associative mandatée par la commune. Le maire conserve néanmoins une responsabilité de coordination et de contrôle. Il vérifie ainsi le respect du cahier des charges et la transparence du dispositif. Chaque année, un rapport de suivi présente les entreprises agréées, les contrôles et les retombées économiques locales. Cette évaluation régulière conforte la crédibilité du label “Fabriqué à…” et permet d’en mesurer les effets sur l’activité commerciale et touristique.
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Un levier de fierté et de développement territorial
Au-delà de l’aspect administratif, la création d’un label « Fabriqué à… » agit comme un véritable catalyseur d’initiatives. En soutenant les artisans, producteurs et commerçants, la commune valorise le travail local. Elle encourage les habitants à consommer sur place, de la même manière qu’avec un chèque cadeau local. L’impact économique peut être perceptible dès la deuxième année. Il se traduit par une hausse de la fréquentation des commerces de proximité, une meilleure visibilité des artisans et un renforcement du tourisme économique et culturel.
Pour le maire et le conseil municipal, ce label devient un symbole d’identité locale, un outil de communication positif et un signe d’engagement envers le tissu productif. Sa réussite repose sur la cohérence du message et la qualité des produits labellisés. Un label trop permissif perdrait sa crédibilité. À l’inverse, un label “Fabriqué à…” exigeant et bien contrôlé gagne la confiance du public.
Sachez d’ailleurs que de nombreuses collectivités, comme Nantes, Lyon ou Marseille, ont déjà développé des labels territoriaux qui ont su fédérer leurs acteurs économiques et renforcer leur attractivité. Des communes de taille moyenne, telles que Saint-Jean-d’Angély ou Sarrebourg, ont également engagé cette démarche avec succès, parfois grâce à des cofinancements régionaux ou européens.
Ainsi, créer un label « Fabriqué à… » revient pour une municipalité à affirmer sa fierté locale et son sens du développement durable. Par ce biais, le maire transforme une idée simple en véritable politique publique de valorisation du territoire et d’ancrage économique.