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Le maire et la prévention de la radicalisation

En 2017, un rapport du Sénat présente les maires comme « les premiers guichets républicains » face à la radicalisation. En effet, ils sont les premiers élus au contact des personnes en voie de radicalisation et des groupes communautaires. Certes, la sécurité et la prévention de la délinquance sont des compétences régaliennes. Les communes ont pourtant leur rôle à jouer en vertu de la décentralisation des compétences. Voici comment le maire peut agir efficacement dans ce domaine de la prévention de la radicalisation.

Le maire et la prévention de la radicalisation

Les prérogatives du maire en matière de sécurité

En premier lieu, rappelons que le maire est l’autorité responsable d’assurer la sécurité, la sûreté et l’ordre public sur le territoire de sa commune. La prévention de la radicalisation fait donc partie intégrante des compétences des élus locaux. Les pouvoirs de police administrative du maire sont efficaces pour mener des actions préventives, comme l’interdiction de rassemblements. Quant à ses pouvoirs de police judiciaire, ils lui permettent d’avertir le procureur de la République dès qu’il a connaissance d’un crime ou d’un délit sur le territoire de sa commune, à plus forte raison s’il s’agit d’un acte lié à la radicalisation d’un individu.

En tant que chef de l’administration municipale, le maire lutte contre la radicalisation éventuelle de ses agents. S’il apprend que l’un d’eux adopte des comportements violents, il doit impérativement signaler ce cas à la préfecture ou aux forces de l’ordre (police, gendarmerie).

Depuis plusieurs années, le cadre législatif renforce les compétences du maire en matière de prévention de la radicalisation. Le volet le plus important en est le Plan national de la radicalisation « Prévenir pour protéger ». Régulièrement actualisé, ce plan prévoit de coordonner d’une part les différents acteurs de l’État à toutes les échelles et d’autre part les associations et la société civile.

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Les outils de prévention de la radicalisation

Le maire dispose de plusieurs outils et relais pour détecter les comportements indiquant la radicalisation d’un individu :

  • Les écoles. Dans les écoles primaires et maternelles, les professeurs et les ATSEM sont au contact direct des enfants et des parents. Ils peuvent alors remarquer un changement d’attitude et alerter le maire à temps.
  • Les associations. Il peut s’agir d’associations œuvrant directement pour la lutte contre la radicalisation, dans certains quartiers ou auprès de groupes de jeunes. De la même manière, une association d’action sociale, tout comme les agents de l’école, peut signaler au maire les profils risquant de se radicaliser.
  • Les subventions. Le maire peut choisir de ne pas financer certaines associations locales connues pour leurs tendances communautaristes, ou celles d’où sont issus les individus partis en Syrie. Il a en outre la possibilité d’orienter ces financements davantage vers des acteurs de la lutte contre la délinquance et la radicalisation.

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Coordonner les acteurs de la prévention de la radicalisation

Le maire établit une coopération entre les différents acteurs publics et privés contre la radicalisation. En premier lieu, il préside le CLSPD. Cet organe de conseil et de délibération agit principalement dans le domaine de la délinquance, mais peut aussi traiter les questions de la radicalisation, ou du moins émettre des avis sur ce sujet. En outre, le soutien de l’Etat aux collectivités est passe par des plans et des subventions. Ainsi, les communes qui bénéficient d’un contrat de ville doivent appliquer prioritairement le plan « Prévenir pour Protéger ».

De plus, le maire est à l’initiative d’actions utiles pour sa commune, en mobilisant divers acteurs. Par exemple, la commune de Chalon-sur-Saône a mis en place une cellule municipale d’échanges sur la radicalisation. Cette cellule rassemble une vingtaine de citoyens volontaires, couvrant ainsi l’ensemble du territoire. Ces personnes observent et font remonter au maire les profils en voie de radicalisation. Dans la même perspective, le maire travaille en étroite collaboration avec son adjoint chargé de la sécurité. Celui-ci peut même devenir l’élu référent, qui examine avec les associations partenaires les cas signalés.

Par conséquent, on voit bien que le maire n’est pas seul pour prévenir la radicalisation sur le territoire communal. Cette mission lui permet de renforcer la sécurité et la sûreté des habitants, ce qu’ils plébiscitent fortement.