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Attente des Français: les impôts locaux

Le dernier sondage IFOP pour Politicae montre que les Français placent sur la troisième marche du podium la question de l’utilisation des impôts locaux. À l’heure où le pays est suspendu au vote du budget, il est étonnant de voir que, paradoxalement, les impôts locaux ne sont pas le premier souci des Français. Dans cet article, nous vous proposons d’analyser les chiffres du sondage et d’en tirer quelques enseignements en vue des élections municipales afin de comprendre comment évolue l’attente des Français en matière d’impôts locaux.

Une attente en net recul auprès des Français

Visiblement, le niveau des impôts locaux et les finances de la ville ne sont pas l’attente prioritaire des Français. 54% d’entre eux seulement estiment que la municipalité devrait agir prioritairement dans ce domaine, contre 62% en 2017. Pourtant, 70% jugent que la commune utilise bien les impôts, contre 57% en 2018.

Globalement, les générations relativement jeunes et actives s’inquiètent de l’utilisation des deniers du contribuable. En effet, ce sont surtout les personnes âgées de 35 à 49 ans qui s’y intéressent, pour 61% d’entre eux. Parmi les différentes catégories professionnelles, les travailleurs expriment fortement leur attente envers la commune en matière de fiscalité. Ainsi 64% des cadres et 63% des professions intermédiaires placent les finances parmi leurs besoins prioritaires. On peut expliquer ce chiffre car ces populations actives sont le plus directement et fortement touchées par le poids des impôts locaux.

Cette préoccupation fiscale est à rapprocher du taux de satisfaction à l’égard de l’action municipale. Plus du tiers des catégories professionnelles supérieures trouvent que la mairie utilise mal les impôts locaux. Ces habitants adressent ainsi un message fort à leur maire en matière de gestion des finances, et agir dans ce domaine peut permettre d’emporter leur adhésion. 

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Le poids de l'impôt inégalement ressenti

Les réponses varient selon la taille et le type de la commune. Dans les villes de 20.000 à 30.000 habitants, 61% des sondés jugent prioritaire l’action municipale dans ce domaine. C’est également le cas dans les communes de 50.000 à 100.000 habitants. Il s’agit vraisemblablement des communes où les impôts locaux sont les plus lourds, ou les plus mal utilisés selon les personnes interrogées.

Une comparaison avec les chiffres de l’INSEE éclaire les résultats de ce sondage. En effet, dans les communes de 50 à 100.000 habitants, où la préoccupation au sujet des finances est la plus forte, le montant des impôts locaux par habitant est le plus élevé et atteint 1.929€ par habitant. En revanche, dans les plus petites communes, de 500 à 2.000 habitants, il ne s’élève qu’à 1.085€. Cela correspond avec les chiffres du sondage, puisque seulement 53% des sondés dans les communes de moins de 20.000 habitants estiment cette question prioritaire. Ces mêmes personnes jugent d’ailleurs positivement l’action municipale de façon générale et dans la gestion des impôts en particulier (72%).

Les communes rurales semblent également les moins touchées par le poids des impôts locaux. En effet, 52% seulement des personnes interrogées sont soucieuses des finances locales. Les raisons permettant d’expliquer cela sont nombreuses. Il est possible que ces communes touchent d’importantes subventions de l’État. Ou bien que leurs dépenses sont moins élevées. On peut aussi penser que certains projets ou dépenses de fonctionnement sont pris en charge par les collectivités comme les EPCI ou le département. Cette répartition de charges permet d’alléger les dépenses et donc les impôts.

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Ce recul des chiffres traduit une évolution dans les préoccupations des Français. Ils s’intéressent désormais à des sujets très concrets, qui affectent directement leur vie quotidienne immédiate. Ce sondage fait en effet ressortir des considérations très primitives comme la santé et la sécurité. La gestion fiscale apparaît donc moins comme une priorité. Les Français se recentrent sur leurs besoins essentiels. Par là même, ils expriment un net ressenti de manque d’action publique dans ces domaines pourtant primordiaux.

La gestion des finances locales peut ainsi apparaître comme un sujet plus lointain, qui ne concerne pas directement le quotidien des habitants. Pourtant, les services tels que l’accès aux soins et l’amélioration de la sécurité dépendent directement de l’utilisation des fonds provenant des impôts.

Le maire ou le candidat peut donc faire jouer la carte d’une gestion saine de l’argent public. Les documents budgétaires votés par le conseil municipal sont publics et librement accessibles. Le maire peut y démontrer sa capacité de bon gestionnaire en utilisant les impôts pour des projets utiles, notamment en matière de santé et de sécurité. Par exemple, le budget communal peut prévoir une dépense d’investissement spéciale pour faire construire une maison de santé. Ou encore pour financer l’installation d’un système de vidéo-surveillance. Car si ces domaines sont normalement l’apanage de l’État, la compétence générale de la commune lui permet de s’en saisir.