Lors de chaque élection, les résultats des municipales dans les grandes villes sont particulièrement attendus. Du fait de leur importance institutionnelle, économique et démographique, ces communes revêtent une importance stratégique. Dans cette perspective, le candidat qui aspire à devenir maire dans une grande ville doit adapter sa campagne à la spécificité des enjeux. Une fois élu, il dispose d’une influence politique de grande envergure.
Le cadre et les particularités des grandes villes
On peut qualifier de grande ville toute unité urbaine comptant plus de 100 000 habitants. D’après l’INSEE, les grandes villes polarisent le territoire en 41 aires urbaines importantes (Rouen, Toulon, Douai, Poitiers, Dijon…) et en douze aires métropolitaines : Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nice, Nantes, Strasbourg, Rennes, Grenoble, Montpellier.
Ces villes jouent un rôle majeur par leur importance démographique et par les fonctions institutionnelles qu’elles rassemblent. Elles concentrent en effet 42% des emplois de services (santé, administration, éducation, services de proximité), et surtout une grande part des professions de cadres et des fonctions intellectuelles. Toutes ces caractéristiques déterminent la stratégie de campagne à adopter par le candidat à l’élection municipale.
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Devenir maire dans une grande ville, un défi de taille
Les conditions pour être élu sont les mêmes que dans n’importe quelle ville, et le mode de scrutin est identique à celui de toutes les communes de plus de 1 000 habitants. Le conseil municipal est composé de 55 à 69 membres, en fonction du nombre d’habitants. La capitale est un cas particulier puisqu’elle compte 340 conseillers d’arrondissements et 163 conseillers de Paris.
Chaque candidat doit donc composer une liste électorale suffisamment nombreuse pour pourvoir tous les sièges. Cette contrainte implique conséquemment de trouver plusieurs dizaines de colistiers. Il faut également veiller à respecter la parité et l’alternance homme-femme au sein de cette liste. Une fois le conseil municipal élu, les conseillers élisent le maire. Il s’agit généralement de la tête de liste mais ce n’est pas systématique.
Les grandes villes se distinguent par des spécificités qui confèrent à leur gouvernance une complexité particulière. L’enjeu politique y revêt une importance accrue, en raison de la concentration démographique, économique et sociale. En effet, ces métropoles deviennent des théâtres d’affrontements politiques d’une intensité comparable à celle des scrutins nationaux. Par ailleurs, le poids des personnalités politiques y est également plus marqué. Les figures locales exercent une influence déterminante sur la scène municipale, souvent en raison de leur notoriété et de leur ancrage.
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Les subtilités stratégiques pour devenir maire dans une grande ville
Les candidats à la mairie d’une grande ville doivent tenir compte d’un paramètre important : le taux de participation relativement faible par rapport aux communes rurales. Il faut donc organiser sa campagne en conséquence. Dans ce cas, mobiliser les électeurs est une première étape essentielle.
Ensuite, comprendre la ville et les attentes des habitants est nécessaire pour construire un programme politique adéquat. En effet, les besoins de la population d’une grande ville ne sont pas les mêmes que ceux d’un village. Par exemple, les récents succès des candidats écologistes dans les grandes mairies traduit une préoccupation grandissante des habitants des villes en matière d’environnement, de développement durable et d’espaces verts.
L’enjeu principal pour le candidat à l’édilité est de bien saisir ces attentes, alors qu’il ne peut aller à la rencontre de tous les habitants, compte tenu de l’importance démographique des grandes villes. Il doit alors dialoguer le plus possible avec les associations, les groupements d’intérêts, les syndicats, qui sont les porte-paroles des administrés et relaient leurs revendications. Durant sa campagne, le candidat articule donc les temps de discussion personnelle avec les habitants (à l’occasion de marchés par exemple), et les moments de dialogue avec des instances représentatives.
Devenir maire d’une grande ville implique d’adapter sa campagne à l’ampleur démographique et aux demandes spécifiques des habitants, notamment en matière d’écologie. Cet engagement local peut ensuite servir de tremplin dans la vie politique. De fait, il peut permettre de briguer une députation ou un portefeuille ministériel.