La France se caractérise par un très grand nombre de communes qui reflètent la diversité de sa géographie. Justifiant d’une attache avec leur commune, les maires en sont les premiers représentants. La sociologie des maires de France illustre la diversité de la population de notre pays, tous facteurs confondus comme l’âge, la catégorie socioprofessionnelle, les revenus entre autres.

Généralités sur la sociologie des maires de France
La France compte près de 35.000 communes et autant de maires. Ceux-ci constituent la première autorité à laquelle peuvent s’adresser les citoyens. La diversité des communes implique évidemment une diversité des profils des maires (contexte géographique, rural ou urbain, catégorie socio-professionnelle, etc.). L’immense majorité des mairies se situent en zone rurale, même si la plupart des Français résident plutôt dans les aires urbaines.
Chaque élection est l’occasion du renouvellement des plus de 540.000 conseillers municipaux. Le ministère de l’Intérieur tient à jour un répertoire national des élus, qui recense l’ensemble des personnes exerçant un mandat électif. Ce fichier renseigne sur la sociologie des élus et donc des maires (âge moyen, catégorie socioprofessionnelle, taux de féminisation, etc.). Généralement, à chaque renouvellement de majorité, l’AMF publie une étude à ce sujet. Cette étude est révalatrice de la diversité qui règne au sein de la sociologie des maires de France.
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L’âge moyen et la catégorie socio-professionnelle des maires
En 2020, lors des précédentes élections municipales, le plus jeune maire de France a été élu à 18 ans. Cependant, concernant l’âge de nos édiles, la tendance de fond est au vieillissement. L’âge moyen est en effet d’environ 59 ans. Le taux de retraités avoisine les 40%, ce qui s’explique par la plus grande disponibilité de ces derniers pour se consacrer aux tâches de leur commune. Un maire s’est même présenté à son dixième mandat à l’âge de 98 ans, mais il n’a pas été réélu.
La catégorie socio-professionnelle des maires traduit également des dynamismes qui rejoignent en partie ceux de la société. Pour rappel, la fonction de maire étant exercée en principe à titre gratuit, elle n’ouvre droit qu’à une indemnité en fonction du nombre d’habitants. Mais cette dernière ne suffit pas pour vivre, les maires ont donc généralement une autre activité à côté de leur mandat.
L’immense majorité des communes se situe en zone rurale et ainsi, les agriculteurs ont toujours été surreprésentés parmi les maires, par rapport à leur part dans les actifs. Dans les années 1950, jusqu’à 50% des maires étaient agriculteurs. Aujourd’hui, ils ne sont qu’un peu plus de 10%. Inversement, la proportion de cadres et de professions intellectuelles supérieures augmente fortement, bien plus que les ouvriers et employés qui ne représentent qu’environ 8% des maires contre 45% des travailleurs de la société.
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Depuis une vingtaine d’années, la parité est affichée comme un objectif politique avec la mise en place de mesures contraignantes. Cette tendance à la féminisation est la principale évolution récente dans la sociologie des maires de France.
S’agissant des élections municipales, une loi de 2013 est venue modifier les modalités du scrutin. La parité est désormais obligatoire sur les listes de candidats, avec alternance entre un candidat homme et une candidate femme. Cette obligation ne concerne que les communes de plus de 1.000 habitants. Les modalités de scrutin sont différentes sous ce seuil et ne permettent pas d’imposer une forme de parité. En effet, dans les communes de moins de 1.000 habitants, les candidats peuvent se présenter de manière isolée, sans liste, ou grouper leur nom sur un même bulletin. Les électeurs ont alors la possibilité de rayer ou ajouter des noms (système du panachage) et les voix sont comptabilisées individuellement.
Avec cette obligation de parité, le nombre de femmes élues a largement augmenté. En 2020, plus de 40% des conseillers municipaux étaient des femmes et celles-ci représentaient environ 20% des maires. Ce dernier chiffre a doublé en vingt ans. Cependant, il y a peu de chance que la parité puisse être atteinte dans ce domaine dans la mesure où le maire est élu par une décision libre et souveraine du conseil municipal.